Amendement — Une terre de bonne qualité, que l'on transporte sur une mauvaise terre pour l'améliorer, remplit le rôle d'amendement.
On améliore !es terres en leur apportant les éléments ou les substances qui leur manquent pour leur fertilité : ainsi une terre argileuse ou compacte est améliorée par une terre légère et sablonneuse, et réciproquement.
Le fumier de ferme, la marne, !a chaux et ses composés, les tourteaux azotés et bien d'autres engrais et matières organiques servent d'amendement lorsqu'ils sont reconnus nécessaires dans un sol. On peut donc corriger, modifier et améliorer peu à peu. la terre afin de la rendre meilleure et plus fertile. C'est ainsi que les terres argileuses et sèches deviennent plus productives par l'apport d'engrais azoté ; les terres forte et humides sont amendées par l'emploi de la chaux et de ses dérivés ; les terres calcaires sont améliorées par l'apport du fumier de ferme et d'un peu de sulfate de fer ; les terres schisteuses par l'emploi du superphosphate de chaux ou par les cendres de bois ; les terres granitiques par l'emploi du carbonate de chaux ; certaines terres sablonneuses ou calcaires sont bonifiées par les fumiers, la chaux, et celles qui sont argileuses ou trop compactes par les tourteaux, le plâtre, les cendres, les scories et le fumier de cheval.
Ameublir — Travailler le sol par les labours pour le rendre plus perméable.
Arrosages — L'eau est l'élément essentiel pour un jardin. Avant d'établir une culture, il faut toujours s'assurer la quantité suffisante d'eau pour toute l'année.
Dans les localités qui manquent d'eau courante, on se sert le plus souvent d'une pompe à main pour les petits jardins ou d'une noria ou puits à roues pour les propriétés plus importantes ; dans ce cas, on établit des rigoles ou des travaux de conduite qui permettent à l'eau de prendre les directions voulues.
Dans une grande partie du Midi l'irrigation naturelle est très simple : elle consiste à diviser les jardins en planches ou carrés étroits, de manière à ce que la terre soit relevée sur les deux bords et creusée au milieu. Chaque planche est espacée de 35 cent. et entre ces planches, on forme des rigoles fermées à leur extrémité, afin que l'eau de la première rigole circule entre toutes les planches et les submerge. Le jardinier n'a besoin que de boucher ou de déboucher chaque ouverture dès que les plantes ont reçu la quantité d'eau nécessaire.
Pour que l'eau pénètre plus facilement lorsque le terrain est argileux, il est essentiel de faire un bon défoncement et d'y mêler une quantité suffisante d'engrais organiques pour améliorer le sol et le rendre plus perméable. (Voir
Amendement).
Dans les terrains pierreux, au contraire, l'eau s'écoulant très rapidement, la sécheresse est à redouter. En défonçant ces terrains, il convient, de maintenir la terre arable à la surface.
L'eau est indispensable aux végétaux ; il est utile d'en faire la distribution suivant les besoins. Par un temps sec et froid, on arrose de préférence dans la matinée ; la chaleur de la journée empêche le plus souvent le refroidissement qui pourrait nuire aux végétaux. Par un temps très chaud, c'est plutôt le soir que l'on arrose, afin de rendre l'évaporation moins rapide.
Pour certaines cultures maraîchères qui demandent beaucoup d'eau, les arrosements se font fréquemment et à n'importe quel moment de la journée.
Assolement — (Rotation) — C'est la division du sol en nombre plus ou moins grand et en parties à peu près égales, afin de pouvoir pratiquer une rotation. On nomme ainsi la 'succession ou l'alternance des cultures que l'on échelonne, afin qu'elles produisent suivant la nature du sol, les nécessités économiques, les besoins de la consommation, tout en ayant soin de ne pas trop épuiser le terrain, en faisant succéder des plantes qui n'ont pas les mêmes besoins.
Ainsi les plantes à racines pivotantes doivent succéder aux plantes à racines traçantes ou fasciculées, et on doit aussi s'abstenir de semer deux fois de suite les mêmes espèces de graines sur le même terrain, surtout pour les terres sèches qui s'épuisent facilement. De cette manière on épargne tout à la fois les principes nutritifs du sol, une très grande quantité d'engrais et l'on s'expose moins à une mauvaise récolte.
Bâche. — Une bâche est une sorte de coffre construit en maçonnerie ou en bois; le fond est de 50 cent. plus bas que le sol extérieur. On recouvre ordinairement le fond de la bâche d'une bonne épaisseur de sable pour empêcher les insectes de se multiplier.
La bâche est l'intermédiaire entre la serre et le châssis ; les panneaux vitrés sont un peu plus inclinés que le châssis.
Bassiner. — Répandre l'eau en pluie fine ; petit arrosage
Binage. — C'est un petit labour peu profond que l'on renouvelle au besoin plusieurs fois dans l'année ; il a pour but de détruire les mauvaises herbes et aussi de briser la surface croûteuse de la terre, afin de faciliter la végétation.
Bouture. — La bouture est un rameau ou tout autre partie d'un végétal détaché du sujet qui, déposé en terre, produit des racines propres à former une nouvelle plante.
La marcotte, au contraire, est une branche qui s'enracine sans être détachée du pied-mère.
Il y a des espèces d'arbres qui reprennent facilement en plein air ; d'autres, au contraire, qui demandent de grandes précautions.
Il en est qui ne peuvent se reproduire par boutures.
On choisit le moment de bouturer, lorsque la sève se trouve en abondance dans les rameaux et autant que possible on bouture les plantes dans une terre exempte d'engrais.
Buttage. — Le buttage est plus répandu dans la grande culture que dans la petite. Il se pratique en ramenant autour du pied de la plante une partie de la terre qui se trouve dans les intervalles de la plantation.
Le buttage est essentiel dans la culture de la pomme de terre, il contribue à préserver la plante des maladies et à lui donner un peu plus de rendement.
Caduc (feuille caduque).— Organe, feuille en général, qui tombe chaque année.
Caïeux. — Petits bulbes qui naissent entre les écailles des gros bulbes. Ils servent en général à la reproduction des plantes qui les ont produits.
Cendre, cendres. — Les cendres contiennent de la potasse et rendent la terre fertile. Les cendres de bois et la tourbe servent à amender les terres.
Il faut en moyenne 15 litres de cendres pour amender un espace de cent mètres carrés.
Dans les terres chaudes, les cendres sont trop excitantes ; elles conviennent plutôt aux terres siliceuses et schisteuses et à certaines plantes telles que : betteraves, haricots, pommes de terre, céréales et autres plantes qui demandent des engrais potassiques.
Lorsqu'on veut éloigner les limaces, on répand de la cendre en fortes proportions aux endroits qu'elles fréquentent.
Chaume. — Tige des Graminées et des Cypéracées.
Chaussage. — Sorte de buttage. Il consiste à amonceler la terre autour de la plante, et parfois jusqu'à son extrémité dans le but de la rendre plus vigoureuse, mais surtout pour l'attendrir et la blanchir, comme on le fait pour le céleri, le cardon, la chicorée Witloof, etc.
Chaux. — Cette matière est un produit du calcaire calciné. Elle est excellente pour amender les terres fortes ou argileuses. On l'emploie plus facilement en poudre ou à l'état cuite. On la répand sur le sol en petits tas ; lorsqu'elle a été réduite en poussière par l'humidité de l'air, on la mélange à la terre.
La chaux a la propriété d'assainir et d'absorber l'humidité. On empêche la pourriture des pommes de terre en les saupoudrant avec de la chaux vive en poudre.
La chaux en pierre se conserve assez difficilement. Il faut, dans ce cas, l'enfermer dans un tonneau ou dans tout autre récipient bien recouvert, à l'abri de l'air et de l'humidité.
Collet. — Extrémité inférieure de la tige. Il se trouve au niveau du sol et sépare la tige de la racine.
Conservation des tubercules et des racines. — Toutes les racines avant d'être rentrées doivent être exposées à l'air, pour qu'elles évaporent leur excès d'humidité.
Les fruits, racines, tubercules, que l'on désire conserver en parfait état, doivent être placés de manière à éviter tout contact entre eux.
Un local à température régulière, froide et sèche leur convient plus spécialement. La lumière ne doit y pénétrer que très modérément.
Couches. — La couche sous châssis vitrés ou sous cloches est le meilleur moyen pour activer la végétation des plantes. Les couches sont des amas de fumier, de feuilles, de mousses ou d'autres matières que l'on dispose en formes de planches, et que l'on recouvre de terreau et de bonne terre ; !a grandeur et la profondeur varient suivant la culture entreprise.
Les couches ont d'autant plus de chaleur qu'elles sont plus épaisses.
Culture en général — Elle se divise en quatre catégorie principales : la culture naturelle, la culture forcée, la culture des primeurs et la culture simultanée.
Culture naturelle. — Cette culture est celle qui se pratique en plein air, dans une terre ordinaire, amendée suivant le genre de plante que l'on se propose de faire produire au sol.
Culture forcée. — Cette culture a pour but d'obtenir des produits à contre-saison.
En plaçant des arbres fruitiers dans une serre chaude, on peut obtenir des fruits mûrs en plein hiver ou avant l'époque naturelle.
Cette culture est plus en usage dans le Nord, surtout prés de Paris, que dans le Midi.
Culture de primeurs. — C'est par des moyens artificiels que l'on parvient à obtenir des primeurs : en augmentant le degré de température, au moyen de châssis, des abris, on obtient des produits précoces.
Cette culture est surtout pratiquée près des grandes villes et des voies de communication, où l'écoulement des produits devient facile.
Culture simultanés. — Dans les petits jardins, où l'on veut obtenir plusieurs sortes de légumes et où l'emplacement est parfois restreint, on contreplante en faisant deux cultures à la fois sur la même planche, si toutefois la dimension et la forme des planches le permettent.
Les plantes étant à moitié de leur croissance, s'il reste du vide autour d'elles, on peut mettre dans les intervalles d'autres plantes potagères, qui ne se développeront que lorsque les premières commenceront à mûrir.
Le moment arrive, plus tard, où on peut faire la récolte de la première plantation, ce qui fait que la deuxième peut se développer plus facilement.
Défoncement. — Opération qui consiste à remuer le sol à une profondeur plus grande que celle des labours ordinaires et à extraire les pierres et les détritus qui s'y trouvent mélangés.
Le défoncement se fait ordinairement avant l'hiver ; il varie suivant le genre de culture que l'on destine au terrain : on peut pratiquer des trous de 80 cent. à 1 m. de profondeur, et de 1 m. 25 de carré.
En général, le défoncement se pratique ainsi : on ouvre une tranchée dans le sol, on porte la terre que l'on a extraite à l'endroit où doit se terminer l'opération. Lorsque cette première tranchée est vide, on la remplit avec de la terre enlevée d'une autre tranchée semblable, et ainsi de suite, en mettant la terre de dessus dans le fond de chaque fossé que l'on vient de creuser.
Défrichement. — En défrichant un bois pour y établir des cultures, il faut tenir compte, pour la profondeur du défoncement, des plantes et des arbres qui s'y trouvent, et aussi de la nécessité d'enlever les racines et les débris de bois, lesquels en pourrissant pourraient nuire aux plantations nouvelles, en provoquant la naissance du
pourridié.
Drainage. — On l'entreprend sur un sol naturellement humide et dont le sous-sol n'a pas d'écoulement. On opère le drainage au moyen de rigoles, en plein air, ou bien par des tuyaux spéciaux placés dans le sol à une certaine profondeur et qui reçoivent les écoulements d'eaux pour les conduire dans un fossé.
Le drainage s'applique aussi aux plantes qui sont en vases. On garnit le fond des vases ou des pots avec des débris de brique ou de petites pierres, afin que l'eau d'arrosage puisse s'écouler facilement par l'orifice situé au fond des vases.